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Chouette philosophie!

La chouette de Minerve (déesse romaine de la sagesse et de la science) symbolise la philosophie. Ce n’est qu’à la tombée de la nuit que la mythique bestiole prend son envol. Avec ses grands yeux allumés, elle nous incite à croire que la nuit est davantage propice à la réflexion et nous permet même de voir plus loin. Pour s’en convaincre, il faut savoir que la portée de l’œil durant le jour est d’à peine quelques kilomètres, alors que pendant la nuit nous percevons des étoiles et des galaxies situées à des millions d’années-lumière… Cher visiteur, ce blog se présente donc comme une chouette invitation à tenter de voir plus loin, plus clair et plus en profondeur. Bonne réflexion !

Cours Philo 102 - La dissertation

Publié par La chouette

 

L’esprit d’une dissertation philosophique

Introduction :                                           

 Lorsqu’on aborde un sujet, il est essentiel de l’introduire sinon le lecteur se demandera de quoi on parle exactement. Par respect pour lui et aussi parce qu’on ne veut pas faire partie du club des mal compris, il faut donc amener le sujet, c’est-à-dire partir de considérations  plutôt générales pour en venir, en quelques lignes, au sujet qui nous occupe. Attention! On ne choisit pas cette entrée en matière au hasard, celle-ci se doit d’être pertinente. Le propos doit être approprié. On doit pouvoir suivre le cheminement logique qui nous guide adéquatement vers

notre sujet. En d’autres mots, c’est comme si on prenait le lecteur par la main et qu’on lui disait : «Suis-moi, c’est par ici que ça se passe…».

            Pour le sujet posé, c’est une autre paire de manches. On tient le lecteur par la main, mais ce n’est pas certain qu’il nous suivra jusqu’au bout. Il y a même bien des chances qu’il nous résiste un peu. Avant d’aller plus loin, ce que veut savoir le lecteur en fait, c’est : «Pourquoi m’amènes-tu par là?». Il faut donc lui expliquer le problème. Cette étape, c’est celle de la problématisation. Elle consiste à mettre en relief les présupposés d’une question, c’est-à-dire les conceptions dont on n’a pas toujours conscience à prime abord, mais qui sont souvent à la base de nos croyances. Il s’agit en quelque sorte de les débusquer ces croyances, ces préjugés, ainsi que leurs conséquences et les enjeux en présence. Autrement dit, problématiser, c’est se poser des questions autour du sujet qui nous occupe. Peut-être est-ce quelque peu abstrait que tout cela, mais une façon simple de voir la problématisation, c’est en expliquant au lecteur pourquoi il est important de répondre à la question auquel vous vous apprêtez à répondre. Il va sans dire que certaines notions nécessitent plus de précision.  On doit les définir afin de rendre notre discours plus rigoureux.

Pour finir cette intro, comme le lecteur est maintenant vraiment bien accroché, il faut lui indiquer les thèmes qui seront développés au long des prochains paragraphes. C’est le sujet divisé.

Résumé de l’essentiel d’une intro

*En gros, le thème en question…

            *Voici pourquoi c’est important de réfléchir à cette question…

            *Les thèmes que je vais développer

Développement :             

            À cette étape, on est en plein dans le vif du sujet. Le lecteur est bien motivé à poursuivre la lecture. Il sait maintenant pourquoi il doit continuer, et en plus il connaît les thèmes des prochains paragraphes. Il sait que chaque paragraphe du développement présente le point de vue d’un philosophe au sujet de la question posée. Tout naturellement, il est nécessaire d’esquisser une idée principale par paragraphe, c’est-à-dire une indication sur ce qui sera développé. L’idée principale est en quelque sorte analogue à un titre. Elle doit être courte et indiquer en gros quel est le contenu de cette boîte, de ce paragraphe. Cette idée devra bien entendu être expliquée, en d’autres mots, éclairée, découpée, articulée avec des idées secondaires si nécessaire.  Ensuite, la meilleure façon d’aider à faire comprendre nos explications, c’est en illustrant notre propos. Il s’agit donc de donner un exemple. Maintenant, le temps est venu de se brancher sur l’essentiel. Qu’est-ce qu’il faut retenir de ces quelques lignes? Quel est précisément l’aboutissement de cette réflexion? Il s’agit donc de la conclusion partielle qui formule l’essentiel de ce qu’il faut se souvenir. C’est un moment important où l’on révèle au lecteur : «vois-tu mon ami, c’est exactement ça que je veux dire»… C’est  cette idée qu’il faut retenir.  Finalement, n’oublions surtout pas la transition, ou si l’on préfère, le lien avec le paragraphe suivant.  Et le processus recommence pour le prochain paragraphe…

Résumé de l’essentiel d’un paragraphe du développement

*Voici en gros de quoi parle ce paragraphe…

            *Je t’explique le point de vue d’un philosophe…

            *Un exemple pour mieux comprendre…

            *Voici ce que je veux que tu retiennes…

            *Le lien avec le prochain paragraphe…

Conclusion :

            La conclusion, c’est l’aboutissement de notre démarche.  À cette étape, il faut comparer les points de vue des philosophes en faisant ressortir les différences et les ressemblances. Et par la suite, le moment est venu de formuler sa propre thèse, c’est-à-dire son propre point de vue sur la question. Il est important d'expliciter cette réponse. On peut être en accord ou en désaccord avec les philosophes, ou avoir des affinités avec les idées d’un seul, ou encore avoir un point de vue tout à fait différent. Pour finir, comme tout texte philosophique qui se respecte, il faut faire une ouverture, en lançant une piste de réflexion au lecteur afin qu’il puisse continuer l’œuvre s’il en a envie. Le plus simple, c’est de formuler une question.

Résumé de l’essentiel d’une conclusion

            *Je compare les points de vue des philosophes…

            *Je formule ma thèse, c’est-à-dire mon point de vue…

*Je pose une question afin de lancer une piste de réflexion au lecteur…

 

Voilà, au fond c’est plus simple qu’on pense. Il faut seulement y mettre un peu d’application. Comme dans toute activité, le secret c’est… de s’y intéresser…