Patrick Lagacé a-t-il raison d'être agacé?

La Chouette nous pond des éditoriaux toujours plus étoffés. Que dire après avoir lu ses présentations de sujet? Ben oui, la stupidité s’invite partout autour de nous, et parfois chez nous. Ça dépend presque toujours de l’humeur du moment, de l’agacement dû à des événements anodins qui font déborder notre vase de tolérance. <br /> <br /> Le quotidien est la chose la plus susceptible d’influencer notre patience. Ras-le-bol d’un tel, ras-le-bol de tel sujet, d’être exploité, d’être pris pour un imbécile, et voilà que la phrase ou le geste stupide nous échappe. Ce n’est jamais très édifiant, mais c’est humain. Bien sûr, quand on se met ainsi en vedette, on a l’air de parfaits imbéciles. Comme le dit la Chouette, il faut compenser les pertes par des gains.<br /> <br /> Parlant de l’article de Lagacé, il ne vaut même pas la peine de s’attarder sur la tartiflette nommée Gendron. Cet olibrius n’en a que pour la provocation dont le but ultime est de se faire remarquer. Un autre clown public à bannir de notre entendement.<br /> <br /> Il serait plus intéressant de parler du vivre-ensemble. Peut-être suis-je à côté de la plaque, mais il me semble que notre tolérance s’effrite gravement. Automobilistes qui ne peuvent plus sentir les cyclistes, et inversement. Piétons qui ne peuvent plus accepter de piler dans les crottes de chien. Cyclistes qui frôlent les patineurs pour leur faire comprendre qu’ils sont de trop sur les pistes cyclables. Bref, la tour de Babel de l’Évangile qui se profile à l’horizon et l’élan de stupidité dont nous avons tous un petit lot en réserve pour nous exprimer sauvagement.<br /> <br /> La population augmente, les lieux dédiés à certaines activités sont revendiqués par différents groupes d’intérêt, et c’est ainsi que les frictions deviennent la norme. Le cycliste qui ne veut jamais mettre le pied à terre, comme si sa bécane n’était pas pourvue de frein. L’automobiliste, toujours pressé, qui pense que la rue lui appartient et qu’il a priorité partout. Le piéton qui ne respecte aucun feu de circulation ou les traverses piétonnières. À chacun son petit despotisme de circonstance. D’autant plus que les rues sont pensées pour l’automobiliste avant tout. <br /> <br /> Devant de telles situations, que faire sinon s’imposer une réflexion personnelle. Personnellement, oui les chiens m’énervent sur les pistes cyclables. En tant que patineur, oui les cyclistes me frôlent et m’énervent prodigieusement. En tant que piéton, les virages à droite aux feux rouges me semblent être la pire mesure prise par le Ministère des Transports pour accélérer la circulation. Les personnes âgées sont complètement laissées pour compte et mises en danger journellement. Mais alors, que faire?<br /> <br /> L’augmentation et le vieillissement de la population auront pour effet de multiplier les terrains de mésentente sur les lieux publics. Seule chose à faire : développer son sens civique. Tout le monde doit pouvoir circuler sur les voies publiques sans mettre sa vie en danger. Donc donner une chance à tout le monde et faire en sorte que la politesse devienne universelle.<br /> <br /> J’ai eu la chance d’aller au Viet Nam et jamais je n’ai vu une circulation aussi dense mais en même temps aussi fluide que dans les rues de Hanoï et Saigon. Aucun feu de circulation, aucun arrêt n’est respecté, mais les autos, les piétons et les motos se croisent comme dans un ballet routier d’une incroyable politesse. On prend sa place tout en laissant un espace pour l’autre, ceci avec le sourire et les presque poignées de main.<br /> <br /> La politesse, le respect de l’autre, quel meilleur antidote contre la stupidité.