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Chouette philosophie!

La chouette de Minerve (déesse romaine de la sagesse et de la science) symbolise la philosophie. Ce n’est qu’à la tombée de la nuit que la mythique bestiole prend son envol. Avec ses grands yeux allumés, elle nous incite à croire que la nuit est davantage propice à la réflexion et nous permet même de voir plus loin. Pour s’en convaincre, il faut savoir que la portée de l’œil durant le jour est d’à peine quelques kilomètres, alors que pendant la nuit nous percevons des étoiles et des galaxies situées à des millions d’années-lumière… Cher visiteur, ce blog se présente donc comme une chouette invitation à tenter de voir plus loin, plus clair et plus en profondeur. Bonne réflexion !

Devrions-nous dédramatiser l'échec?

Publié le 5 Septembre 2013 par La chouette

Devrions-nous dédramatiser l'échec?

On a l'âge de ses artères, semble-t-il... Diana Nyad, cette jeunesse de 64 ans a toute mon admiration! Elle est la première personne à avoir traversé le golfe du Mexique à la nage. Hello! On parle de 177 kilomètres d'un seul coup... Incroyable! Tous les Michael Phelps de ce monde n'ont qu'à aller se rhabiller! Bravo pour cet exploit gigantesque! Mais ce sont aussi les échecs de cette femme qui la rend intéressante...

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R
Encore du sport extrême. Je me suis déjà prononcé assez radicalement contre ce genre de sport dans un autre sujet, alors je suis un peu gêné. Mais, car il y a toujours un mais dans tout, j'avoue que je ne peux m'empêcher de m'extasier devant la performance de cette femme qui, surtout à son âge, a réussi pareil exploit. Première difficulté à gérer : maintenir une forme physique hors de l'ordinaire. Deuxième difficulté : rester éveillée pendant 53 heures; à 64 ans, ne l'oublions pas. À cet âge, une période de récupération fréquente est absolument nécessaire. On ne peut plus, comme à 20 ans, remettre ça aux calendes grecques. Troisième difficulté : vaincre sa peur des dangers inhérents à ce genre d'exploit et trouver des moyens pour les combattre. Les requins, les méduses, l'hypothermie, les forts courants qui la faisaient dévier de sa route, les vagues, la noirceur, la peur, la fatigue, etc. <br /> <br /> Il faut dire que l'exploit n'en est pas un individuel parce que toute une équipe la suivait tout au long des 170 kilomètres. Des médecins surveillaient sa température corporelle régulièrement. Après dix heures dans l'eau froide, elle souffrait déjà d'hypothermie et sa langue et ses lèvres étaient si gonflées qu'elle avait de la misère à s'exprimer verbalement. Contrairement à d'autres avant elle, elle ne nageait pas dans une cage antirequin. Elle revêtait une combinaison antiméduses pendant la nuit pour se protéger des piqûres douloureuses et parfois mortelles. Et elle portait une cagoule sur le visage, toujours pour se protéger des méduses. Il y avait même des nageurs qui l'accompagnaient et qui sautaient à l'eau pour la préserver de ces terribles méduses.<br /> <br /> Je ne sais pas pour vous mais moi j'ai l'impression que c'est un véritable exploit. Surtout du point de vue de la volonté et de la détermination. Elle ne devait pas abandonner malgré la souffrance, les muscles endoloris, le manque de sommeil. Elle devait foncer sans se laisser influencer par sa peur des dangers évidents ni se laisser écraser par l'Éverest personnel qu'elle affrontait. En plus de se battre contre les éléments, elle devait se battre contre elle-même. Et ce qui ajoute encore à l'exploit : les 4 tentatives infructueuses précédentes qui avaient tout pour abattre son moral.<br /> <br /> Bref, voilà un exemple parfait de détermination, de courage, de dépassement de soi, d'organisation méticuleuse et de refus du mot échec. De quoi en inspirer plusieurs.
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L
Je ne suis pas certain que ton histoire de mouffette soit un exemple de dépassement de soi. J'ai plutôt l'impression qu'on aura envie de dépasser au plus vite la dite mouffette avant de se dépasser soi-même! ;-)) Je blague, Roger, mais je trouve ton texte intéressant. Tu parles d'une victoire sur soi, et c'est bien possible. Mais candidement, pourquoi ressent-on le besoin de se vaincre?
R
Très bonnes questions que tu poses là, Louis. Quelle est la véritable motivation à tout ça? Alors, on devrait se demander pourquoi l'Éverest, pourquoi les explorations de toutes époques, pourquoi l'espace, pourquoi le marathon, pourquoi l'effort, tiens. La seule réponse valable, c'est la recherche du dépassement de soi. Franchir le pas mental qui nous paralyse de peur, de doute. Se dépasser, quoi! Vaincre ce qui nous effraie au plus haut degré. <br /> <br /> Louis, rappelle-toi cette peur qui ne m'a jamais quitté : rencontrer une moufette en courant dans le bois en pleine nuit. Tu te souviens peut-être que j'avais raconté cette histoire qui était arrivée lors d'un souper de noces. Un homme était sorti dehors pour prendre l'air ou fumer après le repas de noces et il avait mis le pied sur une moufette qui n'avait pas eu le temps de dégager. Le gars en question s'était fait arroser de la tête aux pieds. J'étais resté avec cette image et ça me terrorisait quand je courais dans le chemin du chalet à la noirceur. Que penses-tu que j'ai fait pour vaincre ma peur? Je l'ai affrontée. Au lieu de courir dans le chemin du chalet, j'allais courir dans le sentier à travers bois pour vaincre ma peur et espérer en guérir. Et que crois-tu qu'il me soit arrivé? Eh bien oui, un soir je suis arrivé face à face avec une moufette. Tous les deux, on a eu la même réaction; on a viré de bord sans demander notre reste. Je n'ai pas demandé à la moufette, mais moi je peux dire que ça ne m'a pas guéri de ma peur.<br /> <br /> Je pense que c'est peut-être une idée de victoire sur soi aussi simpliste qui a dû motiver cette femme dont on parle. Je ne crois pas que ce soit une question de fort ego. Cette femme m'a semblé des plus humble en entrevue. C'est un combat mental avec soi-même, tout simplement. Affronter tous les dangers et les vaincre, c'est très bon pour la confiance en soi et pour l'estime personnelle. Comme tu l'as supposé, c'est peut-être lié à un problème dans l'enfance. Mais peut-être pas. C'est un combat contre soi, ni plus ni moins. Même si j'ai écrit le contraire à propos des Iron man, je crois vraiment qu'il y a un besoin viscéral qui porte à réaliser de tels exploits. Pour un, ce sera écrire un livre, pour l'autre, ce sera courir le marathon. Les deux représentent une dose de courage énorme pour s'attaquer à pareil exploit. J'appellerais ça une victoire sur soi, et rien d'autre.
L
Je me demande ce qui peut bien motiver une personne à entreprendre et réaliser un tel projet. Il y a là du mystère... Un besoin de se surpasser, une façon de se prouver sa valeur, donner un sens à sa vie... Y a-t-il une liberté dans tout ça? Ces comportements sont-ils déterminés par certaines nécessités liées à l'enfance? Est-ce purement et simplement de la folie? Y a-t-il une cohérence, une rationalité dans le fait de s'imposer de tels souffrances? Certaines personnes ont-elles un égo à ce point démesuré qu'elles désirent laisser une trace de leur passage dans l'histoire? Peut-on y voir un désir de vivre pleinement et intensément sa vie ou une tentative d'autodestruction? J'aimerais bien poser la question à cette femme... Pourquoi?